Bonjour à tous,
Aujourd’hui je voudrais évoquer avec vous une petite phrase qui m’a aidé à me défaire du regard des autres.
Imaginez-vous au collège, il y a pleins de groupes de jeunes dans la cour de récréation, vous êtes seuls en train de marcher pour rejoindre une salle de classe. Ces groupes d’amis discutent et pile au moment où vous passez à côté d’eux, ils se mettent à rigoler.
Quelles sont les premières pensées qui vous viennent en tête ?
Pour ma part, à l’époque, cette situation pouvait me rendre extrêmement mal et diverses pensées entraient dans ma tête sans que je ne puisse vraiment les contrôler « Ils sont peut-être en train de se moquer de moi ? Qu’est-ce que j’ai pu faire pour qu’ils rigolent comme ça ? C’est ma tenue ? Ma façon de marcher ? »
La plupart du temps, je remettais la faute sur moi-même, cela me déclenchait beaucoup d’émotions négatives et ces pensées pouvaient me poursuivre plusieurs minutes voire heures dans certaines situations. Si j’y repensais quelques jours plus tard, il pouvait m’arriver de ressentir des sentiments tels que de la honte.
Puis un jour, j’ai lu une phrase, dont je ne me rappelle qu’une partie, mais qui m’a beaucoup aidé à prendre du recul sur ces situations : « Tu n’es pas le centre du monde ». Ces quelques mots m’ont fait beaucoup réfléchir et j’ai repensé à ces événements sous un autre angle : toutes ces personnes regroupées qui rigolaient, peut-être qu’elles agissaient simplement comme un groupe d’ami qui discute. Peut-être que s’ils rigolaient, ce n’était pas de ma faute, peut-être que l’un d’eux avait fait une blague ? Et puis, finalement, pourquoi est-ce qu’ils seraient en train de parler de moi ? Il y a beaucoup d’autres sujets de conversation qui existent. Ils n’auraient pas de raisons particulières de me regarder à ce moment-là. Je ne suis pas au centre du monde !
D’autres situations peuvent être similaire à tout âge de la vie, que ce soit au travail (mes collègues discutent sans moi d’un projet sur lequel nous devions avancer en équipe, est-ce parce qu’ils n’apprécient pas la façon dont je travaille ? Ai-je fait quelque chose qu’il ne fallait pas ?) ou dans la vie quotidienne (mettre une tenue différente de d’habitude et avoir l’impression que tous les regards se tournent vers soi dans la rue « c’est vrai que cette jupe est un peu courte. Je n’aurais pas dû mettre ce haut, la couleur est trop voyante »).
Mais est-ce vraiment les autres qui pensent ça ? Ai-je vraiment le pouvoir de lire dans leurs pensées ? Ou peut-être que cette petite voix que j’entends reflèterait plutôt mes propres craintes d’une situation donnée (« en ce moment je suis un peu moins investie au travail, j’ai peur que cela n’embête mes collègues ; j’adore ce chemisier que je viens d’acheter, mais ce n’est pas les couleurs que je mets habituellement, peut-être qu’il ne va pas bien m’aller »).
Nous nous rendons finalement compte que, bien souvent, ces pensées ne traduisent pas les véritables idées d’autrui mais que ces petites voix dans la tête sont les nôtres et qu’elles reflètent nos propres angoisses.
Ainsi, il s’agirait à la fois de réussir à prendre du recul sur une situation mais également de travailler sur notre confiance et sur l’acceptation de nous-même. Vaste projet, surtout après avoir été si longtemps habitué à réfléchir de cette façon.
La première étape est donc d’en prendre conscience et de s’habituer à réfléchir autrement. Cela va prendre du temps, c’est normal. Dans un second temps, un travail sur l’acceptation de soi-même pourra être fait. Vous pouvez être aidés, si besoin, par un psychologue qui vous accompagnera tout au long de votre cheminement.
A bientôt !
Chloé